En 2023, Promotion Santé Suisse a évalué le réseau Tavolata. Des groupes Tavolata de toute la Suisse ont été invités à discuter et été questionnés. L’évaluation montre que les tablées ont une influence positive sur la santé psychique des personnes âgées. Les membres renforcent leurs compétences personnelles et participent à la vie sociale, ce qui donne naissance à des réseaux relationnels qui s’étendent bien au-delà de la Tavolata.

Promotion Santé Suisse a publié les résultats de l’évaluation en janvier 2024 dans la feuille d’information 96. Elle recommande à l’association Tavolata de développer un modèle de financement viable afin d’assurer sa pérennité. Elle estime en outre qu’il est nécessaire d’agir pour recruter et fidéliser des multiplicatrices et multiplicateurs. Les ressources du réseau doivent être utilisées de manière ciblée afin de poursuivre la sensibilisation à la nutrition avec des objectifs réalistes et de promouvoir la diffusion de différentes formes de tablées.

Les principaux résultats sont les suivants:

  • Le réseau atteint très bien son groupe cible, les personnes âgées. Le concept des tablées intéresse surtout les femmes.
  • Les personnes qui s’engagent dans le réseau sont plutôt actives socialement. Elles souhaitent que Tavolata leur apporte de la convivialité et considèrent la tablée comme une occasion de passer du temps avec d’autres personnes.
  • De nombreux membres apprécient de manger un «vrai repas» lors d’une Tavolata. Ils vivent souvent seuls et ne cuisinent que rarement de tels plats pour eux-mêmes.
  • Participer à Tavolata, c’est développer ses compétences de vie: surtout la compétence communicative et sociale ainsi que la gestion de ses sentiments.
  • Participer à une Tavolata permet aux membres de faire l’expérience de la participation sociale, ce qui favorise en retour les contacts sociaux. Il peut en résulter des réseaux qui se soutiennent au-delà de la Tavolata.
  • Les Tavolata mettent davantage l’accent sur le plaisir que sur une alimentation saine et équilibrée.
  • L’association apporte une contribution importante à la création de tablées et permet aux personnes intéressées de trouver une place dans leur région.

Les résultats sont également disponibles sous forme d’infographie concise.

Le 23 octobre 2023, près de 25 personnes de contact de Tavolata, membres du secrétariat et du comité de l’association Tavolata, se sont réunies à l’occasion du Conseil Tavolata annuel. Le secrétariat a donné des informations sur l’évaluation réalisée en 2023 au sein du réseau Tavolata. Une discussion animée a ensuite eu lieu sur certains résultats de cette évaluation.

En voici un résumé:

  • Le plaisir et la joie de manger ensemble sont essentiels pour les groupes Tavolata. L’évaluation et les participant-es à la discussion ont été unanimes à dire que de nombreux membres de Tavolata sont sensibilisés à l’importance d’une alimentation équilibrée et qu’elle fait partie intégrante des rencontres. Le plaisir et la joie priment néanmoins. Les personnes présentes ont échangé des idées sur la manière d’élargir les connaissances et le plaisir d’une alimentation équilibrée au sein du réseau.
  • Où en sommes-nous sur le thème de l’adhésion à l’association Tavolata? Les avis à ce sujet divergent. La discussion a porté sur l’intérêt que pourrait avoir l’adhésion à l’association, indépendamment de l’adhésion au réseau. Les difficultés à trouver un consensus sur ce thème au sein d’un groupe, par exemple, ont également été évoquées. Les participant-es sont tombé-es d’accord sur le fait qu’il fallait trouver une solution pragmatique. Le sujet retourne au comité de l’association.
  • Quelles prestations sont au cœur du réseau parce qu’elles en font l’attrait et l’utilité? Les réunions d’information et les cours d’introduction pour la création de nouveaux groupes ont été considérés comme essentiels au niveau du réseau; l’accompagnement des fondatrices et fondateurs par des personnes du réseau (un grand merci aux représentantes régionales et représentants régionaux et à nos organisations partenaires!); la rencontre annuelle.
  • Que pouvons-nous faire pour que les personnes restent membres des tablées malgré des restrictions physiques ou psychiques et que les groupes soient maintenus? Les participant-es à la discussion ont fait part de leur intérêt à en apprendre davantage sur la manière de cultiver les relations et de conduire une conversation, afin de pouvoir mieux agir dans des situations difficiles (p. ex. en cas de démence d’un membre, mais aussi lors de situations désagréables comme la vaisselle sale).

Les participant-es ont en outre apporté de nombreuses idées sur la manière dont certains groupes de Tavolata pourraient trouver de nouveaux membres et sur la manière dont le réseau pourrait s’étendre davantage.

Vous trouverez le procès-verbal complet ici.

Vous trouverez ici les diapos relatifs à l’évènement.

Rapport: Esther Kirchhoff
Foto: image symbolique

La nouvelle tavolata ConTeSto Di Sementina a été fondée en mai 2022 dans la ludothèque du quartier. Les retraité-es de l’immeuble ont immédiatement été enthousiasmé-es. La tavolata a rapidement grandi, de plus en plus d’enfants et de petits-enfants l’ayant rejointe. Valentina Pallucca a rendu visite à la tavolata intergénérationnelle.

Qui participe à la tavolata et où vous retrouvez-vous?

Nous avons fondé notre tavolata fin mai 2022, en même temps que l’ouverture de la ludothèque et de l’épicerie «Con Te Sto» à Sementina, où nous nous retrouvons tous les mardis pour partager le repas de midi. Les participant-es habitent principalement dans les immeubles voisins et se rendent quotidiennement à Con Te Sto. Des proches et ami-es des membres de la tavolata s’y joignent régulièrement. Les membres «habituels» du groupe sont âgés de 40 à 95 ans, mais il arrive que des petits-enfants en âge préscolaire ou scolaire y participent. Un jeune homme touchant l’aide sociale ne s’occupe pas seulement de gérer la salle de jeu, mais il cuisine aussi pour les membres présents et participe activement aux repas.

Qu’est-ce que la tavolata aime le mieux cuisiner et manger?

Nous décidons ensemble des menus d’une semaine à l’autre selon les souhaits et les suggestions des personnes présentes. Nous préparons toujours un plat principal et une salade mêlée en accompagnement, et il y a toujours quelqu’un pour penser à un dessert! Nous nous efforçons de réaliser des menus savoureux et équilibrés, avec des ingrédients de saison et pas trop chers. Le repas reste ainsi abordable pour tout le monde.

Comme presque toutes les personnes participantes vivent seules, la tablée est aussi une occasion de préparer des menus plus élaborés, comme des lasagnes, une parmigiana, des pizzoccheri, de la polenta et de la viande mijotée. Il arrive même qu’un petit groupe, qui se tient à disposition et valorise au mieux ses ressources, prépare certains plats la veille.

Comment les membres de la tavolata ont-ils fait connaissance?

Con Te Sto est un projet soutenu par l’action sociale communale de Pro Senectute Ticino et la fondation Moesano et est situé au rez-de-chaussée d’un bâtiment de douze logements. Les personnes qui y participent se connaissent presque toutes depuis longtemps. Elles se retrouvaient déjà auparavant pour passer du temps ensemble, mais des difficultés physiques croissantes ont mis fin à cette belle habitude. À l’occasion de quelques rencontres autour d’un café ou d’un jeu de cartes entre novembre 2021 et mai 2022, nous avons décidé de rejoindre officiellement l’association Tavolata.

Outre les rencontres culinaires, entreprenez-vous quelque chose ensemble?

Comme les rencontres tavolata se déroulent dans la ludothèque toute proche, nous avons diverses activités: de simples discussions autour d’un café à la décoration de la maison lors de festivités telles qu’halloween ou Noël, beaucoup de choses sont possibles. Nous aimons aussi jouer aux cartes, faire des excursions et des promenades.

 

Interview: Valentina Pallucca

La nouvelle tavolata ConTeSto Di Sementina a été fondée en mai 2022 dans la ludothèque du quartier. Les retraité-es de l’immeuble ont immédiatement été enthousiasmé-es. La tavolata a rapidement grandi, de plus en plus d’enfants et de petits-enfants l’ayant rejointe. Valentina Pallucca a rendu visite à la tavolata intergénérationnelle.

 

Qui participe à la tavolata et où vous retrouvez-vous?

Nous avons fondé notre tavolata fin mai 2022, en même temps que l’ouverture de la ludothèque et de l’épicerie «Con Te Sto» à Sementina, où nous nous retrouvons tous les mardis pour partager le repas de midi. Les participant-es habitent principalement dans les immeubles voisins et se rendent quotidiennement à Con Te Sto. Des proches et ami-es des membres de la tavolata s’y joignent régulièrement. Les membres «habituels» du groupe sont âgés de 40 à 95 ans, mais il arrive que des petits-enfants en âge préscolaire ou scolaire y participent. Un jeune homme touchant l’aide sociale ne s’occupe pas seulement de gérer la salle de jeu, mais il cuisine aussi pour les membres présents et participe activement aux repas.

Qu’est-ce que la tavolata aime le mieux cuisiner et manger?

Nous décidons ensemble des menus d’une semaine à l’autre selon les souhaits et les suggestions des personnes présentes. Nous préparons toujours un plat principal et une salade mêlée en accompagnement, et il y a toujours quelqu’un pour penser à un dessert! Nous nous efforçons de réaliser des menus savoureux et équilibrés, avec des ingrédients de saison et pas trop chers. Le repas reste ainsi abordable pour tout le monde.

Comme presque toutes les personnes participantes vivent seules, la tablée est aussi une occasion de préparer des menus plus élaborés, comme des lasagnes, une parmigiana, des pizzoccheri, de la polenta et de la viande mijotée. Il arrive même qu’un petit groupe, qui se tient à disposition et valorise au mieux ses ressources, prépare certains plats la veille.

Comment les membres de la tavolata ont-ils fait connaissance?

Con Te Sto est un projet soutenu par l’action sociale communale de Pro Senectute Ticino et la fondation Moesano et est situé au rez-de-chaussée d’un bâtiment de douze logements. Les personnes qui y participent se connaissent presque toutes depuis longtemps. Elles se retrouvaient déjà auparavant pour passer du temps ensemble, mais des difficultés physiques croissantes ont mis fin à cette belle habitude. À l’occasion de quelques rencontres autour d’un café ou d’un jeu de cartes entre novembre 2021 et mai 2022, nous avons décidé de rejoindre officiellement l’association Tavolata.

Outre les rencontres culinaires, entreprenez-vous quelque chose ensemble?

Comme les rencontres tavolata se déroulent dans la ludothèque toute proche, nous avons diverses activités: de simples discussions autour d’un café à la décoration de la maison lors de festivités telles qu’halloween ou Noël, beaucoup de choses sont possibles. Nous aimons aussi jouer aux cartes, faire des excursions et des promenades.

 

Interview: Valentina Pallucca

 

En été ou par des températures glaciales, grillades ne signifie pas forcément saucisses. Avec sa Tavolata, Heidi Moosmann (à gauche) a préparé un menu automnal sur le feu, dans son jardin à Oberfrick. Elle dévoile des recettes faciles et inratables!

Heidi a cuisiné:

  • des pruneaux en manteau de lard: enrober, planter sur un pic en bois et faire cuire quelques minutes au-dessus du feu;
  • des brochettes de viande, de poisson ou de légumes. Le poisson doit être assez ferme (p. ex. lotte). On peut l’enrober de lard et de fines lamelles de légumes;
  • des betteraves dans de la feuille d’alu à faire cuire dans les braises. Les servir ensuite pelées, coupées en tranches et assaisonnées de vinaigrette ou de sauce au raifort;
  • griller de petites pommes de terre précuites et enrobées de lard dans un plat sur le feu;
  • entourer les aubergines de cinq épaisseurs de feuille d’alu env. Elles sont cuites quand elles sont molles au toucher. Les couper en deux, prélever la chair et l’assaisonner. Servir à volonté sur du pain toasté.
  • des champignons: enlever le pied, farcir de fines herbes hachées et de panure, griller sur le gril;
  • poser des bananes avec la peau sur le gril jusqu’à ce qu’elles soient brunes. Les entailler pour qu’elles reposent comme de petits bateaux sur la grille. Les arroser de Grand Marnier et faire flamber.

Recette pour la brochette de légumes

Marinade:

  • 8 cs d’huile d’olive
  • 4 cs de miel liquide
  • 1 gousse d’ail pressée
  • 10 feuilles de sauge grossièrement hachées
  • Sel, poivre

Préparation:

  • Mélanger tous les ingrédients
  • Couper deux courgettes de taille moyenne en tranches de 2 à 3 cm d’épaisseur et les faire mariner pendant la nuit.
  • Couper deux poivrons rouges en quatre, les griller au four et les peler.
  • Sortir les courgettes de la marinade, les disposer au milieu des poivrons et les recouvrir de petites tranches de fromage à raclette.
  • Replier le tout, faire tenir avec une brochette et poser sur le gril.

Miriam et Simon Crescente tirent toute l’année des légumes, des fruits et des herbes aromatiques de leur jardin. Ils transforment chaque baie, chaque tubercule et presque chaque petite feuille du jardin de Miriam en régals sains pour toute la famille. En août 2022, nous avions discuté avec eux d’autosuffisance, de jardinage urbain et d’alimentation durable.

Interview: Anina Torrado Lara
Photos: Anna-Tina Eberhard

Miriam et Simon, vous nous contactez depuis le Grand Nord. D’où exactement?

Simon: Depuis une semaine, nous sommes à Sjundeå, dans le sud de la Finlande, dans une petite ferme avec une petite boulangerie au levain. Nous y veillons sur les deux chevaux Melli et Wilhelmina, sur quatre moutons, huit poules et deux coqs.

Miriam: C’est notre première expérience Workaway, un rêve de longue date! Nous nettoyons les étables, étrillons et nourrissons les animaux, arrosons les plantes et vérifions ce qu’il faut récolter dans les deux serres. En échange, nous logeons gratuitement chez Johanna, dans un merveilleux vieux chalet en bois.

Ça ressemble à un conte de fées! Qu’y a-t-il actuellement à récolter?

Simon: Des baies! C’est un vrai plaisir de les cueillir avec les enfants. Je fais de la gelée, du jus et du sirop avec les groseilles. Aujourd’hui, j’en ai aussi mis dans le pain au levain.

Miriam, tu aimes passionnément jardiner. Que plantes-tu chez vous, à Winterthour?

Miriam (en riant): Des choses qui demandent le moins de travail possible, mais qui ont de grandes chances de pousser: pommes de terre, concombres, courgettes, choux-raves, betteraves, salades, herbes aromatiques, rhubarbe et baies. Chaque année à l’automne, je réfléchis où planter davantage. L’an prochain, je veux absolument ajouter une platebande de terre de bruyère pour les myrtilles et les airelles. Je songe à une petite platebande surélevée en vieux bois.

Est-ce que vous réussissez à être autosuffisants?

Simon: Non. Il y a quelque chose à récolter presque toute l’année dans notre jardin, mais le menu serait un peu trop monotone. Manger uniquement des légumes ne serait pas équilibré. Les quelques kilos de pommes de terre que nous récoltons ne suffiraient pas à couvrir nos besoins en glucides. Il nous faudrait au moins quelques poules pour avoir des sources de protéines avec les œufs. Il est difficile d’acheter systématiquement des légumes suisses toute l’année, surtout l’hiver. Mais nous complétons chaque jour nos menus par des produits du jardin. Je trouve que c’est très précieux, parce que nos enfants apprennent ce qui est de saison et quand.

Miriam: L’été, quand la saison des concombres commence enfin en Suisse, les enfants s’en gavent pendant deux semaines. C’est quelque chose de sortir une carotte fraîche de la terre. C’est génial d’avoir son propre potager et sa production. Mais c’est aussi beaucoup de travail et ça peut être frustrant, par exemple à cause des escargots ou du changement climatique, de la grêle et de la sécheresse.

À quoi ressemble votre année de jardinage?

Miriam: Je commence à jardiner en février. Le jardin produit alors encore de la doucette et du chou kale. Fin mars, je taille les plantes vivaces et je fais des semis à l’intérieur. En avril, je répands du compost et j’aère la terre. À partir de mai, les plantes commencent à germer et j’ai du mal à suivre avec le désherbage.

Simon: J’attends toujours avec impatience la rhubarbe fin mai. En juin, il y a des salades et des baies, en juillet des fleurs de souci et de la bourrache.

Que peut-on faire avec des fleurs de souci?

Miriam: J’en fais de l’huile ou je les sèche pour les utiliser ensuite dans du sel aux herbes ou en tisane. L’huile peut aussi être transformée en pommade.

Simon: Et moi, j’en fais du pesto de souci. C’est aussi une jolie déco comestible dans les salades. J’utilise les pétales séchés dans le sel aux herbes.

Qu’est-ce qui pousse bien sur le balcon ou dedans?

Simon: La menthe est très facile à cultiver. Nous l’utilisons pour aromatiser de l’eau, en parsemons le couscous ou la séchons, nouée en petits bouquets, pour en faire de la tisane.

Miriam: Selon l’exposition, le romarin et le thym conviennent également bien pour le balcon ou la cuisine. Un conseil pour toutes les personnes possédant un jardin: le fenouil d’ornement. La plante attire les machaons. Les papillons se souviennent du lieu et y reviennent chaque année pour pondre leurs œufs. Une petite oasis permet d’apporter une grande contribution à la biodiversité.

Parlons environnement: dans quelle mesure la population suisse est-elle attentive à son mode de vie et son alimentation?

Miriam: Une alimentation saine et durable est importante dans notre «bulle». Mais je pense que le changement de mentalité est encore insuffisant dans la population en général. Cela me frustre, parce que nous savons ce qu’il faut faire et que nous en faisons tellement peu pour protéger notre environnement.

Simon: Il faut clairement réduire la consommation de produits d’origine animale. Nous n’avons pas besoin d’être parfaits, mais devons changer quelque chose. Nous devrions avoir le pied sur le frein depuis longtemps. L’un des grands problèmes est que les productrices et producteurs ne sont pas assez rémunéré-es et valorisé-es. Les petits producteurs n’ont aucune chance contre les grands. Et le monde politique se laisse influencer par les grands.

Comment faire un premier pas?

Miriam: Abonne-toi à un panier de légumes et consomme des produits de saison et de la région. Tu soutiens ainsi les exploitations agricoles locales. Tu peux aussi participer à une coopérative, aider lors des plantations et emporter ta récolte chez toi.

Simon: Les personnes qui aiment jardiner peuvent s’engager au niveau social dans un projet de jardins communautaires (voir encadré). Le jardinage est un sujet commun qui crée du lien. Il y a peu, un voisin nous a demandé s’il pouvait prendre les feuilles des courges, parce qu’il les consomme en salade. Nous avons eu un échange passionnant par-dessus la clôture de jardin. Je suis fan du «leaf to roots», le pendant végétarien du «nose to tail». Rien n’est jeté, tout est valorisé. Savais-tu qu’on peut peler la tige des brocolis? La chair est tendre et a un goût d’asperge verte.

À quoi ressemblera le jardin du futur?

Simon: Je trouve que le vertical farming (des jardins sur les façades des immeubles) et le rooftop-farming (des jardins sur les toits) sont des approches intéressantes pour l’avenir. Particulièrement là où l’on cherche encore à densifier l’habitat. Ainsi, il ne disparaît pas de surfaces vertes.

Tavolata mit Simon Crescente und Daniela Specht

À propos de Miriam et Simon

Miriam est assistante sociale et passionnée de jardinage, elle a découvert sa main verte à l’âge adulte. Simon est cuisinier en diététique à l’hôpital de Winterthour. Le couple a quatre enfants et mène une vie aussi durable que possible. Tous deux préparent en cuisine ce que Miriam plante dans leur jardin.

Simon a effectué sa 1re année d’apprentissage chez un cuisinier nature et a appris à cuisiner des plats raffinés à base de produits locaux et de saison. Il gère aussi une boulangerie au levain dans le quartier et joue dans deux groupes de punk.

 

La recette préférée de Miriam: kimchi de côtes de bette 

Pour 2 bocaux de 6 dl

  • 750 g de côtes de bette
  • 150 g de sel de mer
  • 1 l d’eau
  • 2 oignons

Pâte d’épices

  • 1 cs de farine de riz
  • 60 g de poudre de piment
  • 5 gousses d’ail
  • 20 g de gingembre
  • 20 g de sucre
  • 4 cs de sauce soja

Préparation:

  • Laver les côtes de bette et les couper en lanières d’environ 0,5 cm perpendiculairement à la tige.
  • Verser l’eau et le sel dans un grand saladier. Ajouter les côtes de bette, bien mélanger en pétrissant légèrement les légumes dans l’eau salée. Les légumes doivent être à peine recouverts d’eau, ajouter un peu d’eau si nécessaire. Laisser ramollir 3 à 4 heures.
  • Couper les oignons en deux et les trancher.
  • Hacher finement l’ail et le gingembre. Bien mélanger avec le reste des ingrédients de la pâte d’épices.

Préparation:

  • Égoutter les côtes de bette et les remettre dans le saladier. Les rincer légèrement à l’eau froide et jeter l’eau. Bien égoutter les côtes de bette et les presser.
  • Mélanger maintenant tous les ingrédients. Bien pétrir.
  • Presser les légumes marinés dans des bocaux stérilisés. Remplir les bocaux en évitant les bulles d’air jusqu’à 2 cm du bord et fermer le couvercle. Laisser fermenter les bocaux pendant 3 jours à l’abri de la lumière et à température ambiante. Retirer ensuite le couvercle et laisser les gaz qui se sont formés s’échapper. Si le kimchi est assez acide, le conserver au réfrigérateur.
  • Sinon, poursuivre la fermentation à température ambiante.
  • Le kimchi se conserve plusieurs semaines au frais.

La recette préférée de Simon: risotto d’orge à la betterave

  • 50 g d’oignons
  • 5 g d’huile de colza
  • 250 g de betterave
  • 75 g d’orge perlée
  • 3 dl d’eau
  • 5 g de sel ou de bouillon de légumes
  • Poivre
  • Quelques brins de romarin et de thym
  • 100 g de petits pois surgelés
  • 50 g de fromage râpé ou de substitut végétal (p. ex. Nussmesan)
  • Raifort frais, graines de tournesol (grillées), fleurs de souci séchées

Préparation:

  • Si la betterave a encore des tiges et des feuilles, les laver et les couper en fines lanières.
  • Peler la betterave. Faire bouillir la peau dans 6 dl d’eau et l’assaisonner avec le sel ou le bouillon de légumes. La passer au tamis.
  • Couper la betterave en dés de 0,5 cm.
  • Émincer finement l’oignon, hacher les fines herbes.

Préparation:

  • Faire chauffer l’huile de colza dans une poêle, ajouter les oignons, les dés et les tiges de betterave et les faire revenir jusqu’à ce qu’ils soient translucides. Ajouter l’orge et le fond de betterave fait maison.
  • Faire bouillir à petit feu environ 25 minutes et laisser réduire jusqu’à la consistance souhaitée.
  • Ajouter les petits pois et les fines herbes peu avant la fin. Saler, poivrer et assaisonner avec le fromage (ou le substitut).
  • Dresser sur une assiette, râper le raifort frais dessus et garnir des graines de tournesol grillées, des feuilles de betterave et des fleurs de souci.

 

Où participer?

Beaucoup d’endroits proposent des jardins communautaires, des utilisations intermédiaires et des projets de jardinage urbain. Réjouissez-vous de l’arrivée du printemps!

  • Les Nouveaux Jardins de l’EPER offrent la possibilité aux personnes issues de la migration de cultiver des légumes ensemble et d’apprendre le français. L’EPER recherche des bénévoles à la main verte qui transmettront leur savoir ou qui ont envie d’encadrer un petit groupe d’enfants au jardin. www.heks.ch
  • Aux «Jardins du Mycélium» à La Chaux-de-Fonds, on se retrouve pour jardiner ensemble. Le grand jardin invite à se détendre, à fouiller la terre à mains nues et à rencontrer des gens qui partagent les mêmes intérêts. jardins.reseaumycelium.ch
  • La coopérative agricole SEMiNTERRA! dans la plaine de Magadino, propose des légumes bio locaux, de saison et frais, des plants et d’autres produits. Les personnes qui le souhaitent peuvent apporter leur aide ou assister à l’une des manifestations sur l’agriculture, l’alimentation et la durabilité. seminterra.ch
  • L’Associazione Amélie met des potagers à la disposition de familles à Pregassona, près de Lugano. Des personnes de tous âges y jardinent ensemble, des jeunes aux seniors. www.associazioneamelie.ch/progetti
  • Avec le projet «Jardins découvertes», Bioterra et l’Engagement Migros permettent à des enfants de quatre à onze ans de cultiver eux-mêmes des légumes et d’observer la nature. Ils apprennent tout des cycles de la nature et cultivent eux-mêmes des légumes, des baies et des herbes aromatiques. migros-engagement.ch/fr/news-projets/climat-ressources-naturelles/jardins-decouvertes
  • La GemüseAckerdemie renforce la conscience de l’importance d’une alimentation saine et régionale. Des espaces potagers sont créés dans des écoles primaires de toute la Suisse. Les enfants apprennent à planter des semis dans les règles de l’art, à entretenir un potager et à le désherber. Le projet est soutenu par le Fonds pionnier Migros. acker.co/gemueseackerdemie-schweiz

Applis, trucs et aides

  • Acheter plus durable et éviter le gaspillage alimentaire: il existe un peu partout des magasins en vrac où se rendre avec ses propres contenants pour acheter du riz, du sucre ou des produits laitiers.
  • Les magasins des fermes et les marchés paysans proposent eux aussi des produits frais, sains et régionaux au juste prix. Dans les boulangeries Äss-Bar, on trouve du pain de la veille qui est toujours excellent. www.aess-bar.ch
  • Sur des applications comme «Too Good to Go», des boulangeries, des hôtels, des restaurants et des supermarchés proposent des menus irréprochables et tout prêts, à acheter et emporter à petit prix. www.toogoodtogo.ch
  • Madame Frigo a installé dans toute la Suisse des réfrigérateurs accessibles au public, où l’on peut échanger des aliments impeccables que l’on ne consomme pas. www.madamefrigo.ch
  • Acheter directement à la ferme dans le monde entier: l’entreprise suisse Gebana achète directement du cacao, des noix ou des bananes aux petits producteurs locaux. Les emballages grand format peuvent par exemple être partagés avec les voisin-es. www.gebana.com

Il crisse, gratte et brille joliment: le Spongy est une éponge idéale pour la vaisselle, tricotée dans une laine spéciale. Jdi Bitter de la Tavolata AAA+ l’a conçue avec sa copine de Tavolata Ruth Illi. Fabriquez un Spongy poisson en moins de deux heures!

Jdi Bitter

Temps nécessaire: 90 à 120 minutes

Matériel: fil polyester Bubble (disponible dans le commerce spécialisé) et 3 aiguilles à tricoter taille 3,5

Vers les instructions de tricot détaillées (en allemand)